Le premier débat entre les candidats à l’investiture républicaine avait lieu jeudi soir sur la chaîne américaine Fox News. Au menu : une droite de plus en plus extrême, agressive, qui a un sérieux problème avec les femmes et les immigrés. Faut-il en rire ou en pleurer ? On ne sait plus trop bien… Enfin si, en fait on pleure.
Ils sont la caricature d’eux-mêmes. Des bourrins plutôt que des hommes politiques. Bêtas, agressifs, violents. C’en est presque fascinant. Quand on les regarde, quand on les écoute, on s’éloigne du réel. On entre dans la bulle très particulière créée par les républicains américains. Ceux qui prétendent au trône, la présidence des Etats-Unis d’Amérique.
Pour ceux qui n’ont pas suivi, résumons : la prochaine élection présidentielle américaine aura lieu en novembre 2016 ; en attendant, chaque parti organise ses élections primaires ; du côté des républicains, les primaires déchaînent les foules, tout le monde veut en être. Dix-sept candidats se sont déjà déclarés. Preuve de la vitalité ou du désordre qui règne dans le parti, au choix. Toujours est-il que c’est beaucoup trop pour débattre, a décrété la chaîne conservatrice Fox News.
Grande organisatrice des débats télévisés qui vont jalonner la campagne, elle les a donc divisés en deux groupes en fonction de leur score dans les sondages. Hier, les sept losers – les plus mal partis – ont eu droit à un premier débat à 17 heures. Puis à 21 heures, en prime time, place aux dix mieux placés, réunis dans l’Ohio et interrogés tour à tour par trois commentateurs stars de la chaîne. Sur scène : l’homme d’affaires Donald Trump, en tête des sondages ; Jeb Bush, frère de, fils de, et ancien gouverneur de Floride ; le gouverneur du Wisconsin, Scott Walker ; le neurochirurgien à la retraite Ben Carson ; le bon vieux conservateur Mike Huckabee ; le sénateur du Texas tendance Tea Party Ted Cruz ; le jeune qui monte, Marco Rubio ; le républicain tendance libertarienne Rand Paul ; le gouverneur du New Jersey, Chris Christie ; et « le gars de l’Ohio » tel qu’il a été surnommé sur les réseaux sociaux car quasi-inconnu, John Kasich.
Voilà, c’est du débat entre ces dix-là dont on parle dans ce post.
Enfin, on veut bien appeler ça un débat puisque c’était le nom officiel de l’événement. Mais soyons honnêtes et parlons plutôt d’entertainment, façon Loft Story. Deux heures de téléréalité à base de bouts de phrases, d’idées jamais développées, d’insultes, de Dieu et de messages anti-avortement. S’il faut retenir une punchline ? « A droite toute ! » Ou mieux : « Je suis encore plus à droite que toi mother fucker* ». Non ils n’ont pas dit les choses comme ça… Mais je l’avoue, inventer des dialogues me démange. En faire les personnages d’une BD bien acide. Il n’y aurait même pas besoin de forcer le trait, juste de changer un peu leur phrasé, histoire de rendre la chose plus colorée. Car ils manquent de vocabulaire, nos républicains. Ils disent tous la même chose.
En résumé, ils ont la haine. Haine de la réforme de la santé d’Obama, haine de l’impôt, haine des programmes sociaux, haine de l’immigré illégal, haine de l’Iran, haine d’un président trop faiblard sur la scène internationale…
Donald Trump l’a plus que tout le monde, la haine, et c’est sûrement la raison pour laquelle ça marche si fort pour lui à la fois dans les sondages et sur les réseaux sociaux, caisse de résonnance pour tous les haters de la planète. Comme quoi avoir des milliards de dollars n’aide pas à vivre plus sereinement. C’est dommage parce que c’est pourtant ça, le projet
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