En lisant cet article, ici, "De la gestion des flux migratoires par un état nucléariste dans un contexte de catastrophe nucléaire", proposé par une universitaire, Cécile Asanuma-Brice, chercheuse associée à l'Université de Lille I, je n'ai pu m'empêcher de faire le lien avec ce formidable film de Milos Forman de 1975, dans lequel Jack Nicholson nous faisait le portrait d'un brave citoyen aux prises avec la machine infernale d'un univers psychiatrique !
Mme Asanuma-Brice est résidente permanente au Japon depuis 2001, auteur de nombreux articles sur la gestion de la catastrophe nucléaire de Fukushima, Cécile Asanuma-Brice a participé à (ou organisé) un grand nombre de conférences sur ce même thème en France comme au Japon.
Dans son article, passionnant même si un peu long, Mme Asanuma-Brice nous décortique la façon qu'a l’État Nippon de "gérer" au mieux la crise provoquée par la catastrophe de Fukushima.
Cela concerne tous les domaines et fait appel à toutes les techniques de communication. Un modèle du genre pour qui s'intéresse à nos sociétés modernes, dites "civilisées" et "hautement technicisées" !
Par exemple, une Conférence sur la Sécurité Nucléaire a été chargée d'évaluer "une valeur économique à la vie humaine et le calcul du coût de sa protection permettant de déterminer la rentabilité ou non de la mise en place de cette protection " !
Autre exemple, des postes donnant des mesures trafiquées du taux de radioactivité ont été installés pour donner aux habitant le sentiments d'être protégés !
Une pseudo décontamination, spectaculaire mais inefficace, a été réalisée sur une épaisseur de terre de quelques centimètres.
Un processus de déresponsabilisation de l’État est mis en place "pour que les individus soient contraints d'adapter leur vie à un environnement contaminé." Ceux qui ont quitté leur maison sont appelés "exilés volontaires", comme s'ils avaient eu le choix de partir ou pas !
Le droit au refuge n'est pas reconnu.
Des pseudo schémas de "résilience de la population en fonction de la gravité des catastrophes" sont proposés. Une façon de traduire en simples formules mathématiques la capacité des gens à régir aux évènements !
Le Pr Hirofumi Mashiko, neuropsychiatre au département de médecine de l’université de Fukushima, explique ainsi que "le port du masque, les restrictions diverses liées à l’utilisation des cours d’école, des piscines, à la consommation de la nourriture, etc. sont autant de mesures stressantes à l’origine de désordres psychiques, notamment chez les personnes présentant des prédispositions aux troubles mentaux !"
Au fond, tout ce qui arrive est la faute des habitants de Fukushima ! Qu'ils se taisent, qu'ils rentrent chez eux et qu'on en entende plus parler !
Certains abonnés sont passionnés par les techniques de formatage et de manipulation. Ce qui se passe au Japon en est un bel exemple !
Et chez nous, dans les mêmes conditions, qu'arriverait-il ?
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