Réduire le temps de travail : personne n’a encore fait mieux pour combattre le chômage – Basta !

Emmanuel Macron n’apprécie pas vraiment les 35 heures. Il l’a encore fait savoir au Medef, fin août : « La gauche a longtemps cru que la France pourrait aller mieux en travaillant moins. C’était des fausses idées », lançait-il au patronat. Voilà qui devait clore une discussion à peine esquissée avant l’été, quand Christiane Taubira faisait part de son « rêve » d’une semaine de travail de 32 heures. Mais, avec 5,4 millions de personnes inscrites à Pôle emploi en France, dont 3,5 millions sans aucune activité [1], n’est-ce pas précisément le moment de relancer le débat sur la répartition du travail ? Quoi qu’en dise le ministre de l’Economie et des Finances, en 40 ans, il n’y a jamais eu autant de création d’emplois que lorsque cette « fausse idée » a été mise en oeuvre. Emmanuel Macron ferait bien de jeter un oeil aux courbes de l’Insee.

C’est en tous cas l’avis de la CGT. À peine élu à la tête de la Confédération, Philippe Martinez affirmait en début d’année son soutien à une nouvelle réduction collective du temps de travail vers une semaine de 32 heures. « La réduction du temps de travail fait partie des éléments qui peuvent recréer de l’emploi, de la croissance, et une dynamique de négociation telle qu’on les a connus au moment des 35 heures, estime Mohammed Oussedik, secrétaire confédéral à la CGT. Nous pensons aussi que cela peut réduire les inégalités. Car en situation de crise, la réduction du temps de travail est bel et bien utilisée, mais par des temps partiels imposés, des contrats courts et du chômage partiel. Elle est subie pour les salariés et choisie pour les entreprises. Il est temps de remettre ce débat au centre du dialogue social et d’en faire un sujet de négociation. Nous voulons un grand débat public et allons faire des propositions concrètes. Nous visons une loi sur les 32 heures qui serait évidemment économiquement viable et profitable à tous. »

35 heures, pacte de responsabilité, emplois d’avenir : quel bilan ?

Assouplies à plusieurs reprises depuis les lois Aubry [2], régulièrement attaquées par le patronat, la droite, et même par une partie du gouvernement [3], les 35 heures ont pourtant à leur actif un bilan positif en termes d’emplois. « Entre 1997 et 2001, le chômage a diminué en France, dans des proportions inédites, en particulier entre 1999 et 2000, après l’entrée en vigueur de la loi Aubry I », souligne la députée socialiste Barbara Romagnan dans son rapport parlementaire [4] sur les 35 heures.

Entre 1997 et 2001, deux millions d’emplois sont créés dans le secteur marchand en France, « un niveau sans précédent depuis les années 1950 », précise le rapport. Les 35 heures ne sont certes pas la seule cause de ces bons chiffres. L’économie française se trouve aussi dans une phase ascendante. Mais selon les conclusions du rapport, la réduction du temps de travail à 35 heures conduit à elle seule à la création de 350&

via www.bastamag.net

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