Les bonnes affaires font les bons amis
Il ne faut pas oublier l’importance de l’industrie suédoise pour le camp allemand : le fer de Kiruna (représentant 40 millions de reichsmarks selon les archives de la Willem Strasse) ou les canons de Bofors sont les exemples les plus connus, pour ne pas parler des roulements à billes de S.K.F indispensables à la machine de guerre allemande. Or Nordling en était le président. Les bonnes affaires font les bons amis.
Ces critiques sont reprises par la presse suédoise (Ny dag, de novembre 1946), laquelle présente « l’action héroïque » de Nordling comme « une façon de sauver la face » ! Une manière de gommer, de masquer ces relations germano-suédoises n’ayant rien à voir avec l’inimitié.
Nordling représentait d’abord les intérêts de la sidérurgie suédoise : il est président du conseil d’administration du groupe suédois S.K.F (archives suédoises), président de diverses sociétés comme Alpha Laval, AGA etc.
Les intérêts suédois penchaient vers l’Allemagne. Les rapports du consul avec le monde financier ont été établis par son ancien ami juif et suédois, Olof Aschberg, qu’il laissa croupir dans le camp de Vernet. Celui-ci, via son avocat, cite ses liens avec la très controversée banque Worms, très impliquée avec les Nazis.
Nordling était également intéressé par les actions Pathé d’Olof Aschberg, important actionnaire (il détenait 120 000 actions Pathé, soient 18 millions de francs de l’époque).
La Suède discrète alliée de l’Allemagne
Nous avons là un portrait très nuancé du héros théâtral récemment offert. Rappelons-le, la Suède n’était pas l’ennemie de l’Allemagne, bien au contraire. Comme l’évoquait la presse – critique – suédoise, la police ou l’armée suédoise considéraient plutôt l’Allemagne comme une puissance alliée. L’URSS et l’Angleterre étaient en revanche perçues comme des ennemis potentiels.
De même, les résistants danois ou norvégiens réfugiés en Suède furent internés. Idem pour les volontaires suédois de la guerre d’Espagne. Bizarrement, tous les sympathisants communistes se retrouvent en camps de concentration en Suède. Les Nazis suédois eux, s’affichent ouvertement, sans tracas.
Il y eut certes force gesticulation et déploiement d’énergie du consul – avec des résultats, certains quantifiables, d’autres discutés maintes fois par le conseil de la résistance – MAIS à la Libération, pas avant. Tout cela lui a surtout permis d’ occulter son passé. D’ailleurs la Suède n’a jamais reconnu son action.
Von Choltitz et Nordlingpseudos sauveurs
Pour conclure, puisque seule la vérité de l’image compte, rappelez-vous celle de Leclerc dans son halftrack, Von Choltitz prisonnier. Qui se trouvait derrière ? Ce petit jeune homme anodin à lunettes, loin des figures hollywoodiennes : Maurice Kiegel Valrimont, chef du Comité d’action militaire (Comac) déclencheur de l’insurrection parisienne.
Il eut la gentillesse et me fit l’honneur, avant sa mort, de cette petite contribution sans équivoque, quant à la neutralité suédoise et au rôle de Norling :
« Le rôle de Von Choltitz tout comme celui de Nordling est revenu en débat dans les médias. Les plus hauts représentants de la résistance ont clairement condamné la prétention du commandant nazi du “ Gross Paris ” Von Choltitz à être le sauveur de Paris, alors qu’il n’était en réalité que le bourreau du peuple parisien, particulièrement en ce qui concerne l’exécution de jeunes gens à la fontaine du bois de Boulogne [le 16 août, 35 jeunes gens sont fusillés au bois de Boulogne, ndlr].
De même le général consul Nordling a
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