On le sait : l'Histoire de la Seconde Guerre Mondiale, comme les années qui l'ont précédé, puis les années qui ont suivi, a un grand intérêt pour bien des consciences. Les publications sont donc fréquentes. Pour la période avril/mois 2016, le magazine "Géo Histoire", du groupe Prisma Média (anciennement, Prisma Presse, lequel appartient au groupe Bertelsmann) publie un numéro "Le Nazisme – Aux racines d'une idéologie dévastatrice, 1871-1933". La mise en perspective de l'Histoire allemande, et du nazisme, en revenant à la naissance impériale, avec la victoire prussienne, qui devient allemande, contre la France, en 1870, est, évidemment, tout à fait, justifiée, nécessaire. Qu'il s'agisse d'un projet européen voire mondial, avec le pangermanisme, et qu'il s'agisse du racisme, les pages qui leur sont consacrées rappellent, justement, qu'il y a eu des mouvements, des hommes, des auteurs et des artistes (le Français Gobineau, Wagner, Eckart, etc), pour créer les conditions de possibilité, expression kantienne, du phénomène "nazisme". Toutefois, rien de ces conditions n'aurait été possible sans les soutiens, pratiques, concrets, puissants. Et là, il faut bien constater qu'il n'y a aucune surprise à NE PAS TROUVER DANS CE NUMERO ce "Soleil noir" du nazisme : son objet principal, lié à son projet colonial, l'anti-communisme, et, POUR CELA, le soutien massif, dans les réseaux des pouvoirs politiques et économiques, d'une partie importante et déterminante du patronat allemand, et plus largement des commerçants et artisans allemands, dans une proportion autrement plus importante et décisive que celle des "ouvriers", dont on nous dit pourtant si souvent qu'ils… Majoritairement, et ce contrairement à ce que nous font croire et les élections de 1933 et leur interprétation, une majorité d'Allemands et notamment une majorité des travailleurs allemands ne VOULAIENT PAS DES NAZIS au pouvoir, mais d'autres, au contraire, MAJORITAIREMENT, les souhaitaient. Sans ce rapport de forces, toutes les conditions de cette "idéologie" n'auraient pas pu se développer, se mettre en oeuvre et se réaliser. Or, comment comprendre que dans un tel numéro, UNE FOIS DE PLUS, des éléments historiques fondamentaux soient occultés – et ce, toujours les mêmes ? Faut-il s'interroger sur le fait que le groupe Prisma Média est contrôlé par le groupe ALLEMAND, Bertelsmann ? Quelle est l'Histoire de ce groupe ? Quand ils écrivent un chapitre de ce numéro sur "la Résistance", leur choix est, une fois de plus, "lumineux" : un "prêtre contre la barbarie", Bernard Lichtenberg (alors que l'Eglise n'est pas connue pour sa résistance au nazisme, au contraire…), un maire, un… Général (Kurt Von Hammerstein), et des intellectuels, artistes, tous ou non communistes ou anti-communistes, comme John Heartfield, Fritz Michael Gerlich. Cette sélection/occultation est nécessairement volontaire : il s'agit de mettre en avant des individus considérés comme des "bons opposants" ("opposés à tous les extrêmes"), et de ne pas consacrer une seule ligne aux résistances réelles, communistes, socialistes, anarchistes.
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