Pologne: comme l’Allemagne, elle a un autre visage de sa « réussite économique » – Page 1 | Mediapart

Varsovie, notre envoyée spéciale.   En 2009, quand toutes les économies européennes passaient dans le rouge, il est un pays qui ne sombrait pas : la Pologne. Depuis, politiques et commentateurs polonais ont abondamment usé de ce surnom : l'« île verte ». Les chiffres ont de quoi étonner en effet. En 2009, si la croissance polonaise est légèrement ralentie, elle s'élève tout de même à 1,6 % quand elle est négative partout ailleurs en Europe. D'ailleurs, l'économie polonaise rebondit aussitôt : en 2010, le pays connaît une hausse de 3,9 % de son PIB, jusqu'à 4,3 % en 2011 ! Certes, la croissance ralentit à nouveau par la suite, mais elle se maintient encore à 1,6 % l'an dernier.

Le pays avait connu dans les années 1990 la « thérapie de choc », cette transition brutale de l'économie socialiste à l'économie de marché menée à marche forcée par Leszek Balcerowicz, ministre des finances du premier gouvernement de la Pologne démocratique. Les privatisations massives et les réformes ultralibérales avaient laissé sur le carreau bon nombre de travailleurs et de retraités. Et voilà que la Pologne semble prendre sa revanche.

Pour qui connaît ce pays et le fréquente depuis quelques années, l'ampleur des transformations est d'ailleurs assez saisissante. Une simple promenade dans Varsovie permet de mesurer le flux d'investissements dont le pays a pu bénéficier : en plein centre, un des plus beaux axes de la ville, Krakowskie Pzedmieście, complètement rénové et en partie piéton ; de l'autre côté de la Vistule, un stade flambant neuf aux couleurs de la Pologne en lieu et place d'un ancien stade tombé en désuétude et devenu marché aux puces au fil des années ; partout, des chantiers de construction, que ce soit des résidences le long de l'avenue qui mène à l'aéroport ou les nouveaux gratte-ciel qui encadrent, peu à peu, le fameux Palais de la culture, ce « cadeau » de Staline aux Polonais… Sans compter les innombrables cafés et magasins qui ont ouvert ces dernières années.

Autour du Palais de la culture, des gratte-ciel sortent de terreAutour du Palais de la culture, des gratte-ciel sortent de terre © Amélie Poinssot

Le dernier endroit branché de la capitale, c'est le café « Charlotte », sur la place Zbawiciela, une jolie place ronde entourée d'arcades à deux pas du centre, qui affiche sur ses stores « pain et vin » – en français dans le texte. Et il est de bon ton, en ces après-midi printanières, d'y commander en terrasse une carafe de vin blanc. D'ailleurs, restaurants français, traiteurs italiens et sushis japonais se sont démultipliés dans la capitale : les Polonais sortent et consomment de plus en plus, et un soupçon de melting-pot se fait sentir. D'anciens bar mleczny, ces cantines typiques du régime communiste, ont été relookés et sont devenus très fréquentés, avec un menu traduit en anglais pour les touristes. La Fiat Polski, la petite voiture polonaise dans le système soviétique, a complètement disparu du paysage. Mais le dernier-né veturilo, le vélo varsovien en libre service, fait de plus en plus d'adeptes…

Pouvoir d'achat en hausse, amélioration des infrastructures, arrivée permanente d'investisseurs étrangers… Quelles sont les clefs de cette réussite polonaise, que le parti au pouvoir depuis sept ans (Plateforme civique, droite libérale,

via www.mediapart.fr

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