C'est à lire ici : https://blogs.mediapart.fr/f-u/blog/151217/l-onu-examine-l-extreme-pauvrete-aux-etats-unis
Un extrait : "Le constat est accablant. L’un des pays les plus riches de la planète compte officiellement 41 millions de personnes sous le seuil de pauvreté. Il faudrait évidemment ajouter à ce chiffre plusieurs autres millions étant donné l’arbitraire statistique du seuil de pauvreté. Ceux qui sont légèrement au-dessus du seuil ne sont pas statistiquement considérés « pauvres », mais ils le sont tout autant. Ce qui choque également, c'est qu'un nombre non négligeable de ces personnes vivant dans la pauvreté font partie de cette nouvelle catégorie des « working poors », ou « travailleurs pauvres », dont les rangs ont augmenté ces dernières années. (Les travailleurs pauvres sont des personnes qui sont employés, ou activement à la recherche d'un emploi, 27 semaines ou plus par an, mais dont les revenus tombent sous le seuil de pauvreté ). Mais ce que le rapporteur spécial vient examiner ici, c'est la pauvreté extrême. La pauvreté dont on ne parle jamais et que l’on a du mal à imaginer, la pauvreté qui est loin de notre esprit lorsque l’on évoque les États-Unis et, par exemple, des élections spéciales en Alabama, ou une soi-disant « réforme » fiscale qui est en pratique un transfert d’argent des plus modestes vers les plus riches.
L’ONU, par l’intermédiaire de Mr. Alston, s’intéresse ici aux plus pauvres. En particulier, comme il le déclarait avant son voyage, il tient à « se concentrer sur la manière dont la pauvreté affecte les droits civils et politiques des personnes vivant aux États-Unis, étant donné l’emphase constante de ce pays sur l’importance qu’il attache à ces droits dans sa politique étrangère, et étant donné qu’il a ratifié le Pacte international relatif aux droits civils et politiques ». La pauvreté extrême n’est que la partie la plus choquante de cet iceberg, soit dit en passant. Les sources abondent montrant à quel point les droits civiques et politiques de millions de personnes sont bafoués : meurtres de jeunes noirs par la police, arrestations de personnes immigrantes, privation et déchéance du droit électoral, incarcération abusive, etc. De ces 41 millions de pauvres officiels, 9 millions de ces personnes ne reçoivent aucune aide financière. Rien, aucun argent, pas un centime. Le chiffre est ahurissant. 9 millions de personnes vivent dans l’un des pays les plus riches de l’histoire de l’humanité sans recevoir aucune aide pour survivre, aucun moyen de subsistance. Mr. Alston a commencé sa tournée en marchant dans le Los Angeles des tentes et des cartons sur les trottoirs, où la population des sans-abris a augmenté de 25% l’année passée pour atteindre le chiffre de 55 000 « street dwellers ». Les problèmes sanitaires sont démesurés et bien en deçà des recommandations de l’ONU pour les camps des réfugiés syriens : sur Skid Row, c’est neuf toilettes pour 1 800 « résidents ». Mais (…)"