- Il y a une forme de hold-up politique qui est menée »
Mathurin Levis, 23 ans, membre du bureau national du mouvement des jeunes socialistes (Yvelines), étudiant en master d'histoireMathurin Levis
Il faut que l'on arrive à s'extraire de cette vision selon laquelle l'exercice du pouvoir conduit nécessairement à se séparer d'une partie de sa base militante. Aujourd'hui, l'orientation politique est très éloignée de ce pour quoi on s'est battus pendant la campagne présidentielle de 2012. La gauche au pouvoir ne doit pas être synonyme de reniement. Avec la nomination d'Emmanuel Macron comme ministre de l'économie, le symbole donné est désastreux et forcément une fracture est en train de se créer entre les militants et le gouvernement.
La réalité électorale, c'est que l'on a perdu 8 millions de voix entre 2012 et les élections municipales de 2014. Au lieu d'ouvrir le débat, le premier ministre répond de façon autoritaire. Nous n'avons pas élu François Hollande pour qu'il mène une lutte aveugle contre les déficits. Selon moi, la première des erreurs est de dire qu'il n'y a pas d'autre politique possible.
Quand on entend que certaines revendications sur les hausses salariales sont considérées comme des réflexes pavloviens, je pense au contraire qu'il faut arrêter d'avoir des réflexes libéraux quand on est de gauche
via www.mediapart.fr