Pacôme Thiellement : Humains, amor de la Mort ou mort à la mort ?

Dans cet entretien donné au Bal des Ardents à Lyon, Pacôme Thiellement évoque plusieurs des sujets dont il parle dans « L’Enquête Infinie ». Le lien entre tous ces sujets réside dans la condition humaine, mortelle. Certains n’hésiteraient pas à dire que, étant donné le fait que la mort soit juste la fin d’une vie, limitée, donc, une fin nécessaire, et naturellement nécessaire, ce sujet n’en est pas un. Mais ce serait là porter un regard « réaliste » et sans la moindre réflexion humaine, sur ce fait étonnant : dans un Univers où tant de choses durent longtemps, les siècles des siècles, les humains sont ces êtres qui, présents, sont si intensément présents, qui captent tellement la lumière qu’ils lui font de l’ombre, et qui, subitement, peuvent devenir absolument et définitivement sans la moindre présence, par une disparition totale, et, depuis que l’espèce humaine a commencé son parcours migratoire sur ces sols, ils furent si nombreux dont il ne reste rien, ni noms, ni traces, rien. On sait qu’ils ont existé mais on ne sait pas ce qu’ils furent. Comme s’ils n’avaient pas existé. Et face à ce vertige de l’anéantissement, on connaît la méthode de certains pour exister au-delà de leur mort : se faire un nom humain, par le pire, le crime. C’est que l’humain est devenu, presque devant l’Univers lui-même, le plus « grand », le pire, « donneur » de mort qui soit. Alors que la vie humaine est si exceptionnelle et fragile, un humain peut décider d’en effacer un autre, en interrompant les processus de ses fonctions vitales. Et là encore, que l’humain soit un tueur d’humains ne va pas de soi. Se faisant, il se met à la place de l’Univers ou du « Dieu » dont il parle si souvent, bien qu’il ne dispose pas formellement d’un « mandat » pour accomplir un tel acte. La Terre, terrible et terrorisante, l’est plus encore depuis que l’Humain en a fait, partout, sa maison. Ce dont l’Humain fait semblant, ou pas, de se « soucier », en tenant une grande « messe » , à Glasgow – en espérant que le nom de la ville n’annonce pas que le glas « go », arrive… Lors de ces 100 dernières années, a été proclamé le cri de guerre fasciste : vive la muerte ! formule, chimique, de tous les « djihadismes », et il a fallu que des tueurs tuent ces tueurs pour que les crimes cessent. Alors, après que nous en ayons fini, pour un temps, avec ces meutes infernales, le crime multiple est devenu l’affaire d’un individu, spécialiste du – avec un homme-symbole américain, le serial killer. Etudié sous toutes les coutures, de son profil à ses aveux, une fois arrêté, l’enquête pas finie, sur les conditions et les causes de cette absence d’empathie à partir desquelles un individu devient une force sadique accumulant les cadavres, continue – jusqu’à sa fin, guérir l’humain de tout goût pour la mort d’un autre être humain. Il y a bien ce projet de donner la mort à l’amor de la mort, comme il y a celui de mettre fin à la mort, par une « im-mortalité » – en faisant en sorte que les Humains deviennent vraiment des Dieux et des Déesses sur Terre. En attendant qu’ils et elles parviennent à cette perfection, les Humains ont sur leur chemin un autre pouvoir mortifère, devenu synonyme, à tort, de « la politique », par la mise en oeuvre de mécanismes qui détruisent, tuent, impulsée, en France, sous, avec, Pompidou, et qui s’est maintenu jusqu’à aujourd’hui.

Pacôme Thiellement tient un blog ici : https://lelivresansvisage.blogspot.com/ – et son site ici : http://www.pacomethiellement.com/accueil.php

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