Michel Tartakowsky, âme des correspondants de l’Humanité | L’Humanité

Le nom de Michel Tartakowsky est familier à l’Humanité. Tellement familier, celui que ses collègues surnomment «Tarta» est un point d’amarrage, un des plus solides et ardents animateurs de la vie du journal durant près d’un demi-siècle. Né le 30 novembre 1923 à Paris, il est entre 1957 et 1999 le grand ordonnateur du travail des milliers de correspondants de l’Humanité. Ce service, qui était bien plus qu’un service, se constituait d’un réseau de militants, rédacteurs de dépêches, photographes et reporters. Cette agence de presse informelle comptait des correspondants-militants répartis sur l’ensemble du territoire et alimentait la rédaction d’informations de première main et prises de vue exclusives. Au même titre que les comités de diffusion (CDH), les « correspondants » ont représenté « une autre façon d’être lecteur de l’Humanité », selon l’expression de l’historien Alexandre Courban. On dénombre ainsi 2 387 correspondants en 1968. Si leur création se situe dans l’entre-deux-guerres, dans les années 1920-1930, ces deux formes d’engagement en faveur du journal quotidien et hebdomadaire se développent véritablement, et en particulier la correspondance de façon quasi professionnelle, après la Libération. Michel Tartakowsky y joue un rôle primordial.

Le jeune Parisien se politise

Son entrée, en janvier 1953, au sein de la rédaction de l’Humanité fait suite au combat contre la barbarie nazie. Fils de juifs réfugiés de Russie, Michel (Roland pour l’état-civil) Tartakowsky accomplit ses études primaires dans le quartier de la Goutte-d’Or. Après son certificat d’études, il entre à treize ans comme apprenti chez un maroquinier et devient riveur en maroquinerie. Le jeune Parisien se politise et milite avec les Jeunesses communistes. Désireux de se battre, il rejoint la zone Sud en 1941 et s’engage à Lyon au sein de l’Union de la jeunesse juive (UJJ). Dans les mois qui suivent, il contribue à la création de groupes de combattants de la MOI, la résistance FTPF. Passant de Lyon à Limoges, il dirige une unité du maquis en février 1943 et participe à la libération de Limoges le 21 août 1944. Fin 1945, il revient à Paris. Là, il se marie, le 25 juillet 1946, avec Sophie Lachminovitch (qui était, dans la Résistance, agent technique de Charles Lederman, le dirigeant de l’Union des juifs pour la résistance et l’entraide, UJRE). Michel Tartakowsky milite au PCF à Paris. Le 7 juillet 1946, il devient journaliste à l’Union française d’information (UFI), agence de presse pour dix-sept quotidiens du PCF et du Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France. En 1953, c’est l’Humanité. L’ancien résistant signe ses articles sous le pseudonyme de Roland Michel. Il est d’abord affecté à la

via www.humanite.fr

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