Michel Onfray, vedette adulée des plateaux radio-télévisés qui n'hésite pourtant pas à se plaindre de censure médiatique, était hier à nouveau invité par un Laurent Ruquier qui, on l'apprendrait dans l'émission, lui a proposé il y a quelque temps une place de chroniqueur en remplacement d'Aymeric Caron.
Si je ne puis dire que j'ai de la considération pour Léa Salamé et pour Yann Moix, force est de reconnaître que celui-ci a su aborder le cas Onfray par le seul angle pertinent concernant le publiciste du bocage à la mode, à savoir celui de sa supposée rigueur intellectuelle.
Michel Onfray a tout à fait le droit d'être un réactionnaire. Il a même le droit d'être à la mode chez les puissants, même si cela rend toutefois difficile l'exercice de la philosophie. Un philosophe dans l'air du temps, cela demeure un oxymore. Un philosophe qui n'a de "pensée" à offrir qu'une chronique au fil de l'eau de la vie politique parlementaire à peine plus évoluée que celle de Jean Roucas du temps du "Bébête show", voilà un cas étrange. Telle est pourtant la nouvelle coqueluche de nos élites médiatico-parlementaires radio-télévisées !
De façon générale, donc, Michel Onfray apparaît comme un faussaire qui ne se soucie absolument pas de la vérité. Il clame ici et là qu'il a eu le courage de démissionner de l'Education nationale alors qu'il enseignait dans un lycée privé catholique caennais (ce qui ne l'empêcha pas d'écrire l'indigent Traité d'athéologie), il multiplie les fausses citations de révolutionnaires français (Marat, Robespierre et Saint-Just) pour faire l'éloge de l'icône contre-révolutionnaire d'extrême-droite Charlotte Corday et, dernier exemple, cherche des poux à Freud sur le plan de la vie privée de l'inventeur de la psychanalyse, renvoyant toujours la pensée à une dimension bassement biographico-morale (ne pas tromper sa femme et être de gauche, par exemple) et, partant, la rabaissant.
Le piètre publiciste Onfray était donc hier à nouveau chez Laurent Ruquier pour s'expliquer sur un entretien au Figaro dont on comprend qu'il ait fait scandale puisque, malgré les dénégations de notre autoproclamé libertaire, l'ensemble fleurait bon un revival doriotiste absolument homogène à l'air du temps hexagonal mité, pesant et irrespirable. Les deux chroniqueurs de l'émission, pourtant pas extraordinaires, étaient plus malins et rigoureux que l'invité interrogé – ce qui en dit long sur la qualité dudit philosophe mais ce qui, aussi, a mis en lumière les faux-fuyants du penseur du bocage et son absence absolue de probité au moins intellectuelle.
Lorsqu'Onfray fut interrogé sur ce qu'il appelle le peuple, il éluda la question et désamorça discrètement ses propos ignobles tenus dans Le Figaro contre les homosexuels, les fous et les sans-papiers. C'est que notre Pangloss de chair et de sang, à la différence d'un néo-pétainiste complètement assumé comme Zemmour, a quelque pudeur à déclarer tout de go son amour à Marine Le Pen même si, dans le même temps, il laisse Le Monde titrer sa tribune : "Marine, si tu m'entends".
Michel Onfray, donc, qu'on se le dise, n'est pas raciste même si, précise-t-il dans la même émission, il est… chevènementiste ! On le croyait libertaire et voilà qu'en fait, il est de la même farine que Natacha Polony et Florian Philippot… Philippe Corcuff aurait donc été trahi, lui qui défendit longtemps Onfray tout en tapant sur un Cédric Durand (économiste eurosceptique de la gauche radicale) insoupçonnable pourtant de frayer avec le national-républicanisme prélepéniste ?… On croyait Onfray anarchiste et donc anti-étatiste et le voilà jacobin… Tout en crachant tant et plus sur Robespierre, Marat ou Saint-Just qu'il salit à coup d'approximations historiques et de fausses citations tant cracher sur les morts est une marque de fabrique de la girouette Onfray, soucieuse avant tout de la
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