C'est l'Histoire de la MalhEurope, où des malheureux fabriquent des malheureux. Dans cet espace fermé, le camp pour les migrants, les murs entre les quartiers, les villes, pour séparer les CSP+ de ceux qui ne le sont pas, les lieux de l'entre-soi des acteurs des Pouvoirs, par les frontières extérieures de "l'Europe", "l'Union" rassemble des enfermements et des enfermés, auxquels un discours général parle de "libertés" quand elles sont la plupart du temps niées – sauf quand il s'agit de libertés-droits économiques de certains. Tant l'ont fui, mais elle les a suivis, et elle s'est imposée à eux, au point que nous avons à faire à une Europe-source et à une Europe-monde, avec ses Etats-Unis, ses Etats hispaniques et portugais, en Amérique du Sud et centrale, aves ses Etats africains, caricatures et monstres, etc. Rimbaud a fui, mais il a été rattrapé par l'Europe, sa passion, le commerce, et notamment le commerce des armes. La "décolonisation" en Afrique a constitué en un reflux de populations européennes, mais a laissé telles quelles les structures même de la colonisation, via le commerce et "l'Etat", et aujourd'hui, l'Afrique est plus colonisée que jamais, avec tous les dégâts vitaux, partout. Et en Europe, les enfermés, qu'ils soient citoyens "nationaux" ou pas, comprennent que les vieilles lois féodales n'ont jamais disparu, qu'elles se sont adaptées, et qu'il s'agit pour les maîtres de les adapter encore, pour continuer. Le monde-mondialisation est un monde dont les "règles" sont européennes. Il y a bien un "droit" international, ONUSIEN, etc, dont le langage, les principes, les causes historiques, sont européens. Pourquoi a t-il paru nécessaire d'énoncer une "Déclaration des droits…", si ce n'est parce que l'Europe a été le champ d'abord principal, puis source, des violations même de ces Droits ? Mais l'Europe est une spécialiste des "grands textes", des "conventions", de ces textes "généraux" (de Généraux ?!), qui établissent mieux des "droits", pour les violer, en violentant les personnes, comme l'après-seconde guerre mondiale en a fourni la triste démonstration, supplémentaire. Mais d'autres "règles européennes" se sont même mondialisées et sont même devenues "tendance", et notamment grâce à la publicité cinématographique, l'esthétisation du crime, comme "la loi mafieuse", entre les membres de "l'organisation", et, bien sûr, au-delà de ces règles criminelles, il y a les moyens et les objectifs. Du haut au bas de la hiérarchie humaine européenne, l'objectif partagé est l'enrichissement financier, et annexe, le plus grand, désormais lié aux "milliards" des "milliardaires" – et ce par tous les moyens, "légaux", possibles – ou si nécessaire, illégaux. Pour "la mafia", désormais déclinée en franchises nationales et locales, cet enrichissement passe à la fois par des pratiques violentes : extorsions, chantages, rançons, esclavagismes divers, et par le commerce de sur quoi les Etats sont censés opérer des contrôles très sévères, ou que ces mêmes Etats interdisent dans l'existence même et la circulation (les "drogues"). Il faut constater que ces mêmes Etats, censés donc être très sévères, perdent toutes ces "batailles", si tant est qu'ils les mènent, puisque les organisations responsables de ces activités prospèrent, et que leurs "blanchisseurs" en font de même, par le prélévement qu'ils opèrent sur les transactions de leurs "chers clients". Ce n'est pas qu'au Japon que les mafias ont pignon sur rue. En Europe, elles l'ont aussi, derrière des masques "respectables" – et respectés. Il faut donc le dire, quoique cela déplaise : l'Europe est le champ de naissance et de développement du crime organisé, et du crime "tranquille", rarement poursuivi, rarement puni. Si l'Italie a, au moins, tenté, une opération "mains propres", d'autres pays donneurs de leçons morales au monde entier ne l'ont jamais voulu, si tant est qu'ils ne s'y soient même pas opposés. Machiavel n'est donc pas, dans cette Histoire, qu'un commentateur, informé, d'une Histoire européenne dépassé, mais sa conscience la plus "honnête", celle qui avoue que la fin, criminelle, justifie les moyens, criminels. Et ces hommes-là peuvent compter sur leurs protecteurs politiques et bureaucratiques. Dans "l'Union", les plus hauts dirigeants et serviteurs y travaillent chaque jour. Les citoyens sont, hélas, imprégnés, par cette atmosphère artificielle et empoisonnée, de "l'Europe", et il n'est donc pas surprenant de voir y succomber. Si d'ex-petits délinquants se transforment en terroristes sanguinaires (et exécutés aussi), il ne faut donc pas s'étonner d'entendre, dans le choeur tragique, des voix se mêler, alors que les corps et âmes dont elles proviennent commettent, et ce depuis des années, bien "pire" que ces assassins/assassinés. Et si des "migrants", des pauvres citoyens pour l'essentiel, veulent fuir une zone du monde dévastée, où les cités sont détruites, où les cadavres s'empilent, consécutivement aux choix des principaux responsables du monde, aux ventes d'armes volontairement incontrôlées, et qu'ils viennent essayer de se réfugier dans cette Europe d'où tout est parti, y compris leurs malheurs, il ne faut donc pas être surpris de voir cette "fameuse Europe" ne rien faire pour les secourir quand ils sont en danger (curieusement, une petite mer, la Méditerranée, n'est pas sillonnée par les bateaux existants, pourtant financés par nos impôts), ou les maltraiter quand ils tentent d'organiser, comme ils peuvent, un lieu de vie provisoire (Calais, etc). Au coeur de cette MalhEurope, il y a bien l'ancestrale agression du si peu Homo sapiens sapiens. Les actions préjudicielles ont explosé, dans toutes les directions. Le "devoir de mémoire" reste largement coi face à cette homni-violence, contre laquelle les structures politiques se révèlent être des structures d'organisation et de participation à. Et si celles et ceux qui commettent de telles actions préjudicielles dans la puissance, celles et ceux qui voudraient s'y opposer restent dans l'impuissance, tétanisés qu'ils sont par les difficultés de penser et de mettre en oeuvre une fondamentale action politique, économique, sociale, non violente.
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