Les « Pas sans nous » entendent peser sur la démocratie de quartier – Page 1 | Mediapart

Ce vendredi, près de deux heures durant, la coordination a été reçue par la secrétaire d'État à la ville, Myriam El-Khomri. Cette dernière est « dans un état d'esprit très positif et prend très au sérieux ces interlocuteurs, reconnus comme tels par les pouvoirs publics, avec d'autres organisations comme les parents d'élèves ou les centres socioculturels », fait savoir son entourage. « Elle les a encouragés à s'organiser le plus rigoureusement possible », explique-t-on au ministère, qui a demandé aux préfets de recevoir les responsables locaux du « syndicat des banlieues ». En outre, les « Pas sans nous » auront deux représentants au jury de l'attribution des « bourses d'expérimentation » destinées à aider les initiatives de participation citoyenne, dont le montant vient d'être doublé pour atteindre 1,2 million d'euros (pour une cinquantaine de projets retenus).

Du côté de la coordination, on se félicite de l'échange, qualifié de « franc » et « positif ». « La ministre nous a demandé d'être carrés, d'être présents aux réunions, et c'est normal, raconte Mohammed Mechmache. Nous lui avons dit que nous étions structurés et qu'on entendait bien conserver notre autonomie dans les discussions ». Déjà, il pointe quelques « comportements inquiétants » dans la constitution des conseils citoyens de quartier, seul outil préconisé par le rapport qui a été repris dans la loi sur la politique de la ville. « Et aussi dans des villes de gauche », précise-t-il, citant Strasbourg, Sarcelles, Creil, Gennevilliers ou Ivry. « On a des alertes de la base, explique Mechmache. Pour la désignation par tirage au sort des représentants de quartiers, là où on préconise d'utiliser le fichier EDF, des municipalités préfèrent choisir parmi les seuls volontaires. Mais comment sont informés les habitants, si un maire ne prévient que ceux qui l'arrangent ? Il y a aussi ceux qui retiennent les listes électorales, empêchant du coup les résidents étrangers de pouvoir participer. »

Prédécesseur de Myriam El-Khomri au ministère, François Lamy regrette que les pouvoirs locaux aient repris la main sur ces créations, qui auraient pu être placées sous la responsabilité des préfets, alors même que l'esprit du rapport Mechmache/Bacqué reposait sur une remise en cause profonde du clientélisme dans les banlieues, et une distanciation voire une coupure du lien de dépendance entre associations de quartiers et subventions municipales. Toutefois, Lamy estime que « la méthode retenue va dans le bon sens, car elle provoque du débat et doit rendre la démocratie de représentation complémentaire avec la démocratie d'interpellation, au lieu de les opposer ».

 

Fanélie Carrey-Conte, Barbara Romagnan et Mohammed Mechmache, devant l'assemblée, le 15 octobre 2014Fanélie Carrey-Conte, Barbara Romagnan et Mohammed Mechmache, devant l'assemblée, le 15 octobre 2014 © S.A

Il y a une dizaine de jours,

via www.mediapart.fr

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