Les 50 milliards d’économie fracturent la majorité – Page 1 | Mediapart

Les réunions à huis clos du groupe PS à l'Assemblée nationale étaient un peu ennuyeuses depuis deux ans. Parfois, quelques rebelles (toujours les mêmes, l'aile gauche) protestaient, souvent pour la forme. Ce mercredi 23 avril 2014 est à marquer d'une pierre blanche. Pour la première fois, dans le huis clos de la salle Colbert et face à deux ministres du gouvernement Valls, les députés PS, modérés compris, se sont lâchés.

Quelques heures après la confirmation par le gouvernement d'un vaste plan d'économies de 50 milliards d'euros (réduction des dotations aux collectivités, report d'un an de la hausse du RSA, gel des retraites, de l'allocation logement et du point d'indice des fonctionnaires), qui n'a pas varié d'un iota malgré la fronde d'une centaine de parlementaires, la réunion des députés PS, qui a débuté à 16 heures et duré près de trois heures, a même viré au grand déballage. Elle a révélé au grand jour les colères et les aigreurs d'une grande partie des socialistes, essorés par les municipales et qui n'ont plus envie de se taire.

Une sorte d'écho, sous les ors de l'Assemblée, du chahut populaire qui a accueilli François Hollande en visite au même moment à Carmaux (Tarn), la patrie de Jean Jaurès, figure du socialisme français. « Jaurès, il ne parlait pas comme vous », a même lancé une dame au Président :

Dans une semaine, mardi 29 avril, les députés devront se prononcer sur ce grand plan d'économies, qui sera ensuite décliné dans plusieurs textes budgétaires d'ici l'automne. Pour l'heure, la majorité ne semble pas acquise, tant l'écart paraît grand entre ce que souhaite une grande partie du groupe et ce que propose le gouvernement. Il y a quinze jours, onze voix avaient manqué à Manuel Valls pour son discours de politique générale, une première sous la Cinquième République. Cette fois, le nombre d'abstentions pourrait se compter par dizaines, car bien des députés socialistes estiment que le compte n'y est pas. De leur côté, l'UDI (centristes) et l'UMP réclament des coupes plus grandes encore : 80 milliards pour l'UDI et 130 milliards pour Jean-François Copé.

« Aucune des propositions mises sur la table, par nous ou par des députés plus modérés, n'a été prise en compte », déplore Laurent Baumel, ex-strauss-kahnien et cofondateur de la Gauche populaire. Auteur d'une tribune (publiée sur Mediapart) peu amène envers le « Prince » Hollande, il a déjà annoncé qu'il « ne voterait pas » le plan mardi. « Je ne vote pas, je vais vous dire pourquoi : qu'est-ce que nous cherchons ? Le bon chemin pour l'économie française et une ligne juste pour les Français. Aujourd'hui le dosage n'es

via www.mediapart.fr

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