La petite usine de Michel Onfray, suite – Page 4 | Mediapart

Le Traité d’athéologie (Grasset, 2005), à ce jour son plus grand succès de librairie avec quelques 370 000 exemplaires vendus toutes éditions confondues, est le premier des livres d’Onfray à consterner par le simplisme de son propos. On y apprend, entre autres subtilités, que « le mariage d’amour entre l’Église catholique et le nazisme ne fait aucun doute », que la vision du monde de l’islam « n’est pas bien éloignée de celle de Hitler » et que « les chambres à gaz peuvent s’allumer au feu de Saint-Jean ».

Onfray récidive dans l’outrance trois ans plus tard avec Le Songe d’Eichmann (Galilée, 2008). Cette fois, ce n’est plus le catholicisme qui est accusé de complicité avec le nazisme mais Emmanuel Kant ! L’argumentaire est tout aussi captieux : il repose sur une déclaration d’Adolf Eichmann, lors de son procès à Jérusalem, affirmant n’avoir fait que son devoir au sens kantien d’impératif catégorique. Citations tronquées, anachronismes d’interprétations et contre-sens grossiers abondent dans ce petit texte, comme l’a relevé le philosophe Claude Obadia[1].

Lorsqu’il se pique d’histoire, Onfray est tout aussi peu rigoureux. Son apologie de Charlotte Corday (La Religion du poignard, Galilée, 2009) est décrite par l’historien Guillaume Mazeau comme « un medley de textes qui relèvent eux-mêmes d’interprétations et de compilations, pour la plupart écrites au xixe siècle… Or l’“auteur” ne s’interroge jamais sur leur nature. Cette paresse de la pensée conduit Onfray à paraphraser, durant de longues pages, des récits tout simplement apocryphes, issus… de la droite la plus conservatrice[2] ! ».

via www.mediapart.fr

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