La grande exposition « Lascaux à Paris » propose de découvrir l’un des plus anciens trésors de l’humanité, réalisé il y a 20 000 ans par nos ancêtres Cro-Magnon.Il y a 75 ans, le 8 septembre 1940 précisément, en pleine Seconde Guerre mondiale, Marcel Ravidat, 18 ans, court après son chien Robot. Ce dernier s’est engouffré dans un trou de la colline qui surplombe la Vézère au sud de Montignac, en Dordogne. Le jeune apprenti garagiste récupère le coquin sur un amas de cailloux qui roulent, roulent… Et sous ses pieds, un écho résonne ! Intrigué, le jeune homme imagine avoir découvert un souterrain secret menant au manoir de Lascaux.
Quatre jours plus tard, il revient avec trois amis Jacques Marsal, 15 ans, du même petit village de Montignac que lui, Georges Agniel 16 ans, en vacances et Simon Coencas, 15 ans, qui a fui Montreuil près de Paris pour se réfugier avec sa famille en zone libre. Les quatre téméraires se sont équipés d’outils de fortune et de lampes à pétrole. Objectif : élargir le trou et pénétrer les entrailles rocheuses à la recherche d’un éventuel trésor.
L’un des plus précieux joyaux de l’Humanité
Les jeunes explorateurs ignorent encore qu’ils s’apprêtent à entrer dans la légende, en tirant de son sommeil l’un des plus précieux joyaux de l’Humanité ! Le passage ouvert, Marcel, le plus âgé, descend en premier, en rampant. Après quelques mètres, la galerie s’ouvre sur une grotte et il atteint un vaste espace circulaire, que les préhistoriens baptiseront plus tard « Salle des Taureaux »… mais aveuglé par l’obscurité, ni lui ni ses acolytes, qui l'ont rejoint, ne devinent les aurochs peints au-dessus de leurs têtes !
Ce n’est qu’en arrivant dans un couloir étroit, le « Diverticule axial » que les adolescents pressentent l’ampleur de leur découverte : à la lueur de leur lampe artisanale des dizaines de vaches, de cerfs et de chevaux semblent se mouvoir au-dessus d’eux sur le plafond et les parois. Le lendemain, ils descendent avec une corde au fond d’un puits caché dans un recoin de la grotte… et y découvrent la « scène du Puits » : un homme à tête d’oiseau fait face à un bison qui perd ses entrailles, éventré par une longue sagaie et perdant ses entrailles. La petite bande vient de découvrir une œuvre magistrale de l‘art préhistorique, réalisée il y a 20 000 ans par nos ancêtres Cro-Magnon : la grotte de Lascaux.
La cavité n'est pas très grande : 3 000 mètres cube seulement. Mais elle recèle de grandes et nombreuses fresques très élaborées : les artistes ont joué avec les reliefs de la roche pour mieux créer perspectives et mouvements, surprendre le regard du visiteur… Anamorphoses, animaux aux proportions volontairement modifiées, comme les chevaux aux petites têtes sur de gros ventres surplombant des pattes arrondies, typiques de Lascaux.
Lascaux est un sanctuaire
La palette polychrome est riche, du noir, au jaune et au rouge et même, à un endroit, du mauve! L'intensité des couleurs est aussi variée. Et les peintures sont soulignées de traits gravés sur la paroi calcaire. Au total : 1500 gravures, 600 peintures animales, 400 signes se répondant les uns les autres, s’intriquant dans une mise en scène chargée de symboles. Quatre espèces animales reviennent de façon récurrente : les aurochs (ancêtres de nos vaches), les bisons, les chevaux et les cerfs. « Ces associations sont une écriture. Une sorte de message, de mythes sur lesquels la société reposait. Lascaux est un sanctuaire : ses peintres y œuvraient comme on peint une cathédrale, un lieu sacré. Quand je suis dans cette grotte, je suis aspiré vers les « dieux », les cieux de ces hommes préhistoriques, leur panthéo
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