La collaboration au nazisme en Europe: Pétain et les autres | L’Humanité

A l’occasion du soixante-dixième anniversaire de la condamnation de Pétain, en tant que chef de « l’Etat Français » le 15 août 1945, l’Humanité revient sur cette page de l’histoire et ce qu’elle renvoie pour notre présent. Comme d’autres pays en Europe ont vu la mise en place de régime des plus redoutables, la France de Pétain a activement collaboré. Le tour d’horizon.

Bien que la France soit le seul pays d’Europe à avoir passé un accord d’armistice avec l’Allemagne nazie, d’autres régimes en Europe se fondèrent vite dans la collaboration (1). Ainsi sans se compromettre dans une collaboration politique à l’instar d’un Pétain, les responsables norvégiens belges ou hollandais acceptent les mesures de l’occupant en instaurant un pouvoir  personnel et autoritaire. Même le Danemark qui refuse la traque des juifs accepte de se joindre en revanche à la croisade contre le bolchevisme des 1941. Au sommet de l’extension allemande en 1942, note l’historien Yves Durand, il ne restera que cinq pays sans présence militaire nazie en Europe. Parmi les pays sous tutelle ou administrés directement, se distinguèrent des dictateurs zélés. Tour d’horizon.

  • Hongrie

Régent de la Hongrie de 1920 à 1944, à la suite de l’écrasement de la République des Conseils du communiste Béla Kun, l'amiral Miklós Horthy de Nagybánya déclare la guerre à l’URSS en 1941, devançant les désirs d’Hitler. Avec des lois antisémites dès 1920 et une répression des communistes féroce, Horthy s’appuie sur l’aristocratie et les grands propriétaires fonciers. Après la guerre, la Yougoslavie réclame qu’il soit jugé comme criminel de guerre. Les Alliés refusent et permettent son exil dans le Portugal de Salazar, où il meurt à 89 ans en 1957.

  • Grèce

Après avoir signé la reddition le 30 avril 1941,  le général Georgios Tsolakoglou est nommé par Hitler premier ministre d’un état grec fantoche et collaborateur. Après la guerre, Tsolakoglou comme ses successeurs sont jugés pour trahison et condamnés à mort, sans que la peine soit exécutée. Tsolakoglou meurt en prison en 1948.

  • Norvège

Après une période d'administration militaire directe, les nazis nomment Vidkun Quislin, chef du parti nazi local, comme chef du gouvernement en 1942.   L'un des premiers actes officiels fut de restaurer l'interdiction faite aux Juifs de pénétrer sur le sol norvégien. Le gouvernement cessa d'exister avec la capitulation de l'Allemagne nazie le 8 mai 1945. Vidkun Quisling fut arrêté le lendemain, et les collaborateurs norvégiens soumis après la libération à une épuration légale. Quisling fut fusillé le 24 octobre 1945.

  • Slovaquie

La Tchécoslovaquie est démembrée en 1939, son territoire étant divisé pour l'essentiel en deux zones : la Bohême-Moravie, sous protectorat allemand, et la Slovaquie, confiée par Hitler à un prêtre nationaliste engagé en politique, Jozef Tiso. La déportation des juifs slovaques commence en mars 1942. Elle est  interrompue quand les camps d’extermination deviennent une certitude. 75 % la part de la population juive de Slovaquie sera cependant exterminée dans les camps nazis. Tiso est condamné pour haute trahison et pendu le 18 avril 1947.

  • Serbie

Après le démembrement du Royaume de Yougoslavie par les nazis, les occupants Allemands et Italiens installent des gouvernements collaborateurs. En Serbie, le général Milan Neditch , surnommé le « Pétain serbe », soutenant ouvertement Hitler en organisant la défaite de ses troupes en Macédoine, se voit confier le pays. 16

via www.humanite.fr

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