Hervé Gattegno, en service peu recommandé et peu recommandable

Contrairement à ce que l’on croit, le journalisme couché, c’est quand même un art. C’est difficile, parce qu’il faut passer les plats sans en avoir l’air, si possible dans de savants articles très bien renseignés. Hervé Gattegno, l’ancien enquêteur du Monde et du Point, aujourd’hui chez Vanity fair, vient une nouvelle fois d’échouer. Il s’est pourtant spécialisé dans la défense des hommes blessés par les terribles juges. On doit rappeler qu’il y a un an, Hervé Gattegno voulait blanchir Jérôme Cahuzac (c’est ici). Il y a trois ans, il voulait blanchir le marchand d’armes Pierre Falcone (c’est ici), chose qu’il avait déjà entrepris, huit ans plus tôt (ici). Avant encore, c’est l’autre marchand d’armes Iskandar Safa qui lui faisait de la peine (ici, et ici). Aujourd’hui, c’est Nicolas Sarkozy, ici.

Hervé Gattegno nous annonce, sur BFMTV, que sur le « front judiciaire », « la semaine de Nicolas Sarkozy a été bonne » ! Ah bon ? Nous avions lu les rapports accablants de la police sur l’affaire de corruption présumée du haut conseiller Gilbert Azibert, affaire dans laquelle l’ancien président a été mis en examen, et aussi un autre rapport sur l’affaire des fausses factures de Bygmalion pour l’UMP. Mais l’internet marche mal chez Vanity fair : Gattegno n’a pas vu. Non, lui préfère retenir la suspension de l’instruction de l’affaire Azibert par la chambre de l’instruction. Et il vient d’apprendre que « de plus en plus d’éléments laissent penser que le document de Mediapart qui a lancé l’affaire serait un faux ». Nicolas Sarkozy ne l’a-t-il pas dit dans le Journal du dimanche : « sur la Libye, les juges savent que les documents sont faux ». Comme si la ligne téléphonique de Paul Bismuth avec ses taupes réelles ou supposées dans l’appareil d’Etat avait été rétablie…

La page de la chronique d'Hervé Gattegno sur le site de BFMLa page de la chronique d'Hervé Gattegno sur le site de BFM © DR

Aujourd’hui, Hervé Gattegno a donc pris son pot de colle et ses ciseaux pour faire le point sur l’enquête des juges concernant le document libyen que nous avons publié, en 2012. On ne sait quels éléments il avait au départ, mais il n’en retient que deux extraits. Des phrases de démenti de l’ancien ministre Moussa Koussa, et l’anecdote effectivement relatée par un témoin – mais non vérifiée – selon laquelle le Canard enchaîné aurait eu en sa possession le document libyen depuis 2008.

Les lecteurs de Mediapart ont pu depuis ce matin constater que le dossier d’enquête des juges est autrement plus riche. Mais les transmissions marchent mal chez Vanity fair. Exit l’essentiel de la déposition de Koussa : ce qui accrédite « l’origine et le contenu » du docum

via blogs.mediapart.fr

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