En Allemagne, le nouveau salaire minimum est mité de toutes parts – Page 2 | Mediapart

La nouvelle loi prévoit qu’à partir du 1er janvier 2015, tous les secteurs d’activité n’ayant pas de salaire minimum devront en créer un à hauteur de 8,50 euros brut de l’heure (1 473 euros brut/mois). Les secteurs ayant déjà négocié un salaire minimum, mais à un niveau inférieur à 8,5 euros, auront jusqu’au 1er janvier 2017 pour se mettre à la page. C’est par exemple le cas pour les coiffeurs qui bénéficient d’un salaire minimum de 8 euros depuis décembre 2013 et ne passeront à 8,50 euros qu’à la mi-2015. Au niveau national, une commission réunissant des représentants de l’État, des employeurs et des syndicats réévaluera tous les deux ans le niveau du salaire minimum. On parle déjà d’un passage à 10 euros en 2017.

Pourtant, sous la pression des lobbies de l’économie, les députés et ministres conservateurs ont réussi à imposer des exceptions de taille. Ne seront pas concernés par la loi : les moins de 18 ans non qualifiés (sous prétexte de ne pas créer une éventuelle incitation à chercher un travail plutôt que de commencer un apprentissage ou des études), les apprentis en formation, les travailleurs saisonniers (jusqu’à 70 jours par an), les stagiaires (stages inférieurs à 3 mois), les porteurs de presse et enfin les chômeurs de longue durée pendant les six mois suivant leur embauche, pour favoriser leur réinsertion sur le marché du travail.

Par ailleurs, deux décrets publiés en novembre dernier par le ministère fédéral des finances, en accord avec le ministère de l’emploi et des affaires sociales, ont déclenché la colère des syndicats. Ces mesures concernent le contrôle de l’application du salaire minimum pour les salariés « mobiles » (transport routier, services logistiques et postaux, éboueurs, services de voiries, etc.). Elles autorisent l’employeur à fournir un temps de travail estimé et non un décompte précis. Cette disposition s’appliquera aussi aux employeurs étrangers envoyant de la main-d’œuvre en Allemagne. Pour le président de la Confédération des syndicats allemands (DGB), Rainer Hoffmann, ces textes vont permettre à l’employeur de « se contenter de fournir un emploi du temps prévisionnel sur plusieurs mois, au lieu d’un pointage détaillé et réel. C’est la porte ouverte à tous les abus ! ». Le DGB envisage de porter plainte contre ces décrets.

via www.mediapart.fr

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