L'année prochaine, cela fera déjà 20 ans que le film "Seven", de David Fincher est sorti. Loin d'être un "polar-thriller", "Seven" expose la réapparition du sujet, "main de Dieu". Le serial killer est en effet singulier : alors que ce type de criminels ont pour caractéristique principal la répétition de leurs obsessions, celui-ci accomplit un plan, qu'il appelle "oeuvre", déterminé par les jugements chrétiens des "7 péchés capitaux" qui avaient pour principe et effet de condamner toute personne, puisque toute personne était au moins coupable de… "l'envie". La logique catholique (propulsée par les Protestants) était poussée au bout : toute personne est coupable, d'hérésie, et toute personne mérite donc d'être condamnée. Dans "Seven", celui qui prétend ainsi exécuter la "volonté divine" choisit donc des cas/exemples. Il prend même au piège un des policiers qui pensait être seulement un spectateur de cette litanie de crimes, un spectateur qui aurait seulement le privilège de pouvoir stopper l'assassin. Ce criminel est un cas de "tueur par devoir", qui a absolument besoin d'une doctrine pour justifier sa volonté criminelle. Depuis le développement du talibanisme, de toutes les formes d'organisation à partir de la matrice d'Al Qaeda, jusqu'à EIIL aujourd'hui, nous assistons à un développement important de ces malades mentaux et menteurs qui prétendent travailler à une cause et une oeuvre, alors qu'ils assouvissent simplement ce goût du sang humain, qu'ils sont comparables aux ex anthropophages de notre Histoire. Les membres d'EIIL prétendent avoir un projet, un "Etat islamique", mais étant donné que ce sont des hommes d'armes, qui vivent par et pour les armes, ils n'ont aucun projet de construction. Il faut pour cela voir et entendre cette vidéo qu'ils ont réalisé, et dans laquelle ils démontrent au monde entier : qu'ils vivent comme s'ils étaient liés à "Dieu" lui-même, puisque le point de vue initial est la "hauteur", que leur intelligence humaine est réduite à sa plus simple expression (répétition d'Allah Aqbar), qu'ils tuent, par "hasard", sur des critères évidents ou non, où qu'ils passent. Les habitants de cette région du monde sont donc confrontés au passage d'une caravane de fous armés. C'est comme si nous ouvrions les portes des asiles psychiatriques et des prisons où sont enfermés des tueurs, et que des armes leur soient remises : ils se rassembleraient, éleveraient n'importe quel étendard, et partiraient semer la terreur. Cette haine et cette destruction des corps, commencées avec Al Qaeda et les Talibans, se poursuivent, parce que rien n'est activement fait contre la folie de cette cohorte, de la manipulation mentale qui est à sa source, le manichéisme sectaire. La contradiction est tétanisée, dans les apparences du monde, mais non en profondeur.
Talibanisme mondial, puisque des cas européens existent, comme avec Anders Breivik (qui, depuis son emprisonnement, porte un "collier" de barbe typique, et qui, pendant son procès, a fait part de son admiration pour ses "ennemis" dont il imite les croyances et les intentions en tout point, qu'il a imité par ses crimes).