Choc et désolation dans le campement de Bobigny où Mélissa, 8 ans, a trouvé la mort – Page 1 | Mediapart

La stupeur et l’effroi se lisent encore sur leur visage. Regard dans le vide, les habitants du campement s’appuient sur les barrières métalliques installées à la va-vite autour du périmètre de cabanons partis en fumée, aux aurores, mercredi 12 février, dans le campement de la rue des Coquetiers à Bobigny en Seine-Saint-Denis. Le corps d’une fillette de huit ans a été retrouvé au milieu des décombres.

Voisins, amis : les vivants bruissent de cette matinée d’épouvante au cours de laquelle un quart des habitations a brûlé. Carcasses de camionnettes, caddies, éviers, poêles, bassines, les débris calcinés s’amoncellent, dans une vision macabre de désolation. Une femme éclate en sanglots, des larmes coulent, des gens se prennent dans les bras, tous parlent, saluent les visiteurs extérieurs, malgré le désastre qui a eu lieu. Environ 200 personnes, des Bulgares turcophones et des Roms roumains principalement, vivent dans ce bidonville, installé sur une enclave entourée de barres d’immeubles entre les archives départementales et un dépôt de la RATP.

Un quart du campement a brûlé, à Bobigny, le 12 février 2014. ©Nicolas ServeUn quart du campement a brûlé, à Bobigny, le 12 février 2014. ©Nicolas Serve

Selon les informations recueillies auprès des habitants, le feu se serait déclaré vers 5 heures, dans l’abri où vivait Mélissa, qui a perdu la vie, et sa famille. Une bougie se serait renversée. Fabriquées en planches de contre-plaqué, les maisonnettes sont hautement inflammables. Une enquête est en cours, indique la préfecture. « C’était la panique, j’ai été réveillé par les cris », raconte Corbian, un père de famille. « Ça brûlait, ça fumait, les gens criaient, j’ai pris mes enfants sous le bras et je suis allé me réfugier dans la cabane de ma sœur un peu plus loin. On a essayé d’éteindre le feu, mais c’était impossible, c’était trop tard, les gens avaient peur, ils pleuraient. Les enfants sont choqués, tout le monde est choqué », se désole-t-il. « Que va faire cette famille ? Que va-t-on devenir ? Tout le monde est choqué, tout le monde est triste, tout le monde souffre pour Mélissa », résume-t-il.

via www.mediapart.fr

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