CADTM – Interventions de la Troïka en Europe et résistances

Jérôme Duval (CADTM Espagne)

Jérôme Duval a dépeint la situation politique et économique en Espagne ainsi que les luttes sociales en cours. Selon lui, le pays est dirigé par un gouvernement que l’on peut qualifier d’extrême droite (monarchiste, et qui plus est, lié à l’Opus Dei) ;nombreux sont les représentants de la droite franquiste qui figurent à des postes gouvernementaux importants.
Il a cependant souligné la dégringolade en cours des deux grands partis au pouvoir depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, le PP (Partido Popular, généralement considéré comme la droite conservatrice et libérale) et le PSOE (Partido socialista obrero español, parti « social-démocrate »). L’endettement du pays poursuit son ascension, en même temps que les mesures d’austérité frappent la population. On assiste également en Espagne à une répression brutale des contestations populaires, nombreux sont les cas de personnes grièvement blessées, de procès au pénal contre des manifestants, etc.
Face à une corruption galopante et à ce délabrement des institutions, la résistance s’organise. Une des réussites récentes a pris place en ce début d’année, avec la Marche de la Dignité du 22 mars, qui a marqué les esprits en rassemblant des centaines de milliers de personnes. |1| Jérôme a expliqué que l’attrait de cet événement est qu’il a œuvré à la convergence des luttes et qu’il part d’en bas. Cette mobilisation citoyenne a été une source d’espoir pour les mouvements sociaux à travers l’Europe.
La Plateforme d’audit citoyen de la dette (la PACD) poursuit ses nombreuses activités, dont le développement des Observatoires citoyens municipaux (OCM).
Parmi les autres nouvelles réjouissantes, force est de mentionner « l’effet Gamonal » – cette lutte populaire victorieuse contre un projet de spéculation
Spéculation
Opération consistant à prendre position sur un marché, souvent à contre-courant, dans l’espoir de dégager un profit.
urbanistique dans un quartier populaire de Burgos – ou encore le succès de la formation politique Podemos – plateforme politique issue d’une initiative citoyenne de gauche radicale, phénomène atypique en Europe.
« Face à l’effondrement du bipartisme comportant la droite libérale et la gauche libérale, il y a eu l’irruption de Podemos, ce nouveau parti, qui est plutôt une candidature populaire. Avec une campagne de 150 000 euros – ce qui n’est vraiment pas grand chose – Podemos a réussi à obtenir 1,3 million de votes, soit 7,96% et 5 eurodéputés au Parlement européen. C’est la quatrième force politique du pays, et dans certaines régions, la troisième. On a là une initiative qui part d’en bas et qui a réussi à obtenir des résultats concrets. »

Rui Viana Pereira (CADPP Portugal)

« Au Portugal, on retrouve d’une manière générale, les mesures qui affectent l’Espagne, l’Italie ou la Grèce » a introduit Rui Viana.
L’écart entre « les très riches » et la majorité de la population s’est approfondi ces dernières années. En effet, le salaire minimum atteint à peine 414 euros alors que le seuil de pauvreté s’élève à 409 euros. Or, le coût de la vie au Portugal ne permet pas à un individu de satisfaire ses besoins primaires avec une telle somme par mois. Il y a 2,5 millions de personnes, soit 25% de la population, qui vivent en dessous de c

via cadtm.org

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