Il s'agit d'apporter un éclairage particulier aux notes précédentes, concernant ce professeur de Philosophie sanctionné pour des propos ou de prétendus propos tenus à l'occasion d'un débat de Philosophie. Ces notes se trouvent avant celle-ci. Concernant les attentats, ou massacres de masse, commis, début 2015 à Paris, puis en novembre de la même année (et d'autres depuis, par des affiliés à Daesh), il est fréquent d'entendre, de lire, des personnes, s'étonner, et plus même, de ces actes, qui "tomberaient du Ciel" – ou qui remonteraient des enfers… Ces criminels seraient entièrement irrationnels, et il n'y aurait donc qu'une solution, les arraisonner, les stopper, autant que possible avant leurs actes, ce qui est évidemment très difficile, pour de nombreuses raisons. Nos "innocentes cités" seraient victimes de criminels, fous et dégueulasses, et ce serait la fatalité. Telle est la fable que, implicitement, la "société" subit la diffusion, accepte et reproduit. Quelle tragédie de manquer de chance ! Ils s'en prennent à nous, alors qu'ils pourraient s'en prendre à d'autres, mais c'est sur nous que cela tombe. Cette fable est faite par de vrais (ou faux) "enfants", et a pour objet d'infantiliser. En effet, nous avons à faire à des "fous", à tous les sens du mot : ils relèvent de la psychiatrie, les psychiatres qui peuvent en examiner les jugent souffrants de telle et ou telle pathologie, ils se disent eux-mêmes "fous d'Allah" ou de leur chef, etc, ils accomplissent des actes qui n'ont aucune utilité pour leur cause, puisqu'ils se font tuer en tuant. Mais nous qui ne sommes pas comme eux, nous ne pouvons pas ne pas nous interroger sur cet aspect décisif : COMMENT SONT-ILS DEVENUS FOUS ? L'étaient-ils de naissance ? Non. Quand et comment a commencé la dérive vers cette folie ? Pour résoudre cette question, le raccourci est de parler d'une islamisation de type "radicale" – avec le problème d'utiliser une des références de ces fous, puisqu'ils prétendent être les meilleurs des musulmans, et que nous savons, nous, qu'ils en sont au contraire la négation. Mais si un corps de dogmes a pu servir à les appâter puis les contrôler, il ne faut pas oublier que les sermons de leurs "chefs" n'auraient aucun impact s'ils ne pouvaient montrer du doigt des victimes d'actions guerrières-criminelles de tel ou tel Etat. Après la perte de sa base arrière afghane, Al-Qaeda était en déliquescence, mais elle s'est vue offerte un nouveau terrain de refuge et de chasse, avec l'Irak détruite. Et comme si cela ne suffisait pas, d'autres territoires leur ont été offerts, avec une attaque orchestrée contre la Syrie, contre la Libye, contre le Yemen, ainsi que des attaques en Afghanistan. Pour "la démocratie", et le pétrole et toute autre richesse exploitable, des pays entiers ont été ravagés par des guerres illégales, à commencer par celle contre l'Irak, matrice de toutes les autres. Pour convaincre les citoyens du monde, il est officiel que des officiels américains ont explicitement menti, comme Colin Powell, comme lorsqu'il a osé raconter une fable/farce à l'ONU en séance plénière. Derrière, ce sont des milliers de vie qui ont été ou totalement détruites ou qui ont subi des souffrances terribles. La gestion de l'Irak après l'invasion américaine est un modèle "criminel", tant tout ce qui a été fait l'a été en dépit du bon sens, à l'inverse de ce qu'il fallait faire. Toutes ces mauvaises décisions ont crée des chaos, à de gigantesques échelles. Ce sont ces chaos qui ont été des pépinières à "terroristes". Il n'a pas été difficile de convaincre des victimes, ou des individus liés à des victimes, ou des psychopathes et serial killer ravis de l'occasion, que tel et tel pays étaient responsables, coupables, de ces morts, ces souffrances. Les dirigeants français passent une partie substantielle de leur temps à déclarer leur "amitié" aux Etats-Unis, à dire que les Etats-Unis et la France sont des alliés. Dans la destruction de la Libye, l'Etat français a même eu le rôle principal, moteur – et c'est pourquoi des associations se sont liguées pour porter une plainte officielle devant le TPI contre l'ancien président français, M. Sarkozy. A ce jour, il est impossible de donner un lien vers un média français, puisqu'aucun d'entre eux n'en parle ! Mais en outre, comme si tant de malheurs ne suffisait pas, les Etats-Unis ont, toutes ces dernières années, et encore aujourd'hui, utilisé des drones pour assassiner des "terroristes", non seulement en violation du droit international, par des assassinats extra-judiciaires, sur des territoires non-américains, et ce par des bombes qui ont tué des milliers de civils, en Afghanistan, au Pakistan, au Yemen, et ailleurs. Pour Daesh, il est d'une facilité confondante de convaincre tel ou tel qu'il faut venger ces morts.
En somme : si l'Irak de Saddam Hussein n'avait pas été attaquée et détruite ou si à tout le moins elle avait été réellement reconstruite, si la Syrie n'avait pas été attaquée, avec le soutien de nombreux Etats, dont les Etats-Unis et l'Arabie Saoudite, etc, les attentats de 2015 et depuis ne se seraient sans doute jamais produits. Celles et ceux qui pensent à ces êtres que nous avons perdu irréversiblement, qui les aiment vraiment, sont celles et ceux qui se sont opposés à toutes ces… folies d'Etat, et continuent de s'y opposer. C'est le cas de ce professeur de Philosophie, et c'est pourquoi il est si scandaleux qu'il ait pu être et mis en cause et sanctionné – quand, comme nous l'avons dit et répétons, les vrais responsables n'ont jamais été inquiétés, y compris ceux qui ont complètement raté leur travail de "sécurité du territoire".
En 16 ans (depuis le 11 septembre 2001), combien d'individus ont-ils perdu la vie, par le fait des armes et des armées des USA ?