À gauche, chacun cherche son « Charlie » – Page 2 | Mediapart

Pour le secrétaire national du parti communiste, qui s’est exprimé lundi lors de ses vœux (lire ici), les massifs défilés de soutien du week-end dernier sont le signe d’un « attachement aux valeurs républicaines de liberté, d'égalité, de fraternité et de laïcité (…) L’immense masse de ceux qui ont défilé ont voulu dire la France de la liberté et du vivre ensemble plutôt que l'engrenage de la guerre et de la haine ».

Aux yeux du responsable du PCF, si « certains disent que Charlie était sulfureux », « c'est notre période qui sent le soufre », citant les quinze premiers jours de l’année 2015, qui ont commencé « avec un grillage qui cerne un banc public. Puis les bateaux des migrants, le refus d'inhumer un bébé rom décédé, la médiatisation outrancière du livre de Houellebecq », mais aussi « les déclarations racistes de responsables politiques (qui) se banalisent », et « la xénophobie, l'antisémitisme et l'hostilité aux musulmans (qui) se répandent dangereusement en Europe ».

 

 

 

« Ils ont voulu tuer la culture, répondons par la culture », dit Laurent, qui appelle à une « unité nationale des citoyens », contre « une union sacrée des partis ». Jugeant « insupportable » l’injonction « sans cesse adressée par des responsables politiques, des médias et certains de leurs pseudo-experts aux musulmans de France pour qu'ils se désolidarisent de ce crime », le sénateur estime que « le drame que nous venons de vivre ne doit pas devenir le prétexte de la haine du musulman ! Pas plus que la moindre concession à l’antisémitisme ne puisse être tolérée ». À ses yeux, la radicalisation djihadiste et les départs en Syrie n’ont « rien à voir avec l'immigration », mais « avec l'attrait des logiques de guerre, la radicalisation politique extrême et des phénomènes de désocialisation grave de ces jeunes ».

Pour Pierre Laurent, le temps est venu d’une « redéfinition de la stratégie internationale de la France », en prenant acte que, depuis les « vingt dernières années », les interventions militaires occidentales « ont toutes eu pour résultat de renforcer les “organisations djihadistes” ». Il insiste : « Force est de constater que la stratégie de “guerre au terrorisme” est un échec patent et produit les effets inverses à ceux affichés. Déclarer que nous sommes en guerre, c'est renoncer à imposer la paix et s'enfermer dans le piège tendu par les intégristes. Eux veulent l'affrontement, nous voulons une société de liberté, de progrès, de paix. En cela, il faut faire attention à l'idée que nous vivons “le 11 Septembre de la France”. »

Fidèle à son opposition constante à l’intégration de la France dans l’Otan, le chef de file communiste plaide pour que l’on cesse « de tergiverser devant les intérêts de puissances régionales comme le Qatar, l'Arabie saoudite, la Turquie et Israël ». La France doit cesser de « s'interdire de jouer le rôle qui devrait être le sien comme membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU », par exemple en ayant comme « priorité » un « soutien actif aux initiatives diplomatiques du secrétaire général de l'ONU en Syrie et en Irak » et une reconnaissance « sans plus tarder de l’État palestinien ».

Au moment de conclure son discours, Pierre Laurent a versé dans l’anaphore, intimant au peuple de « rester Char

via www.mediapart.fr


Hommage à Charlie-Hebdo – Maintenant, restons… by CN-PCF

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